Après le risque machine et le risque chimique, un nouvel enjeu s’impose dans le monde du travail : le risque numérique. Autrement dit, l’impact de la surnumérisation sur les conditions de travail des salariés. Comment les travailleurs s’adaptent-ils à ces pratiques de plus en plus présentes ? Quels effets sur leurs tâches, leur santé, leur équilibre ? Et surtout, comment mieux les accompagner et les sensibiliser ?
L’expansion du numérique au travail
Avec la crise sanitaire et le télétravail, les entreprises ont dû équiper leurs salariés d’ordinateurs, de téléphones portables et d’outils collaboratifs. Teams, Zoom, Slack ou autres solutions de communication sont venus s’ajouter aux logiciels déjà utilisés. Si ces outils permettent de maintenir le lien et de faciliter la collaboration à distance, ils contribuent aussi à une surnumérisation parfois difficile à gérer pour certains travailleurs.
Le risque numérique
L’omniprésence des outils numériques peut avoir des conséquences :
- Une surcharge d’informations : messages, notifications et réunions en ligne multiples entraînent une sursollicitation permanente. Le salarié peut alors se sentir contraint de rester connecté en dehors de ses horaires de travail.
- Une charge cognitive accrue : jongler entre différents outils et interfaces demande une concentration constante, pouvant mener à la fatigue mentale.
- Des impacts physiques et psychologiques : troubles visuels, fatigue, stress, perte de sens ou encore troubles musculosquelettiques (TMS) liés à une ergonomie insuffisante.
- Un frein pour certains profils : les collaborateurs moins à l’aise avec le numérique peuvent ressentir une perte de confiance ou mal utiliser les outils mis à disposition.
Sensibiliser et accompagner
Pour limiter les dérives liées au risque numérique, les entreprises ont tout intérêt à mettre en place des actions préventives et des accompagnements adaptés. Cela passe d’abord par des formations pratiques pour que chacun puisse maîtriser les outils numériques.
D’autres mesures peuvent être mises en place :
- Encadrer les usages : instaurer une charte du numérique avec des règles claires (droit à la déconnexion, gestion des mails, temps de réunions en visio, etc.).
- Favoriser l’ergonomie et la santé : sensibiliser aux bonnes postures, investir dans du matériel adapté, promouvoir des pauses régulières.
- Anticiper l’avenir : préparer l’intégration des nouveaux outils afin qu’ils s’inscrivent dans une logique cohérente et non comme une contrainte supplémentaire.
En définitive, le numérique est un formidable levier de productivité et de collaboration. Cependant, il doit rester au service des travailleurs et non l’inverse. Prévenir les risques numériques, c’est avant tout préserver la santé, la motivation et l’efficacité des salariés.