
Alors que le gouvernement s’est engagé dans une ambitieuse politique de transition écologique, MaPrimeRénov’ est aujourd’hui sur la sellette. En cause : un coût jugé trop élevé pour les finances publiques. Si l’aide n’est pas totalement enterrée, elle ne tient plus qu’à un fil… Un sursis arraché de justesse, notamment grâce à la mobilisation des professionnels du bâtiment.
Aide à la rénovation énergétique
Lancée en janvier 2020, MaPrimeRénov’ a été conçue pour encourager les particuliers à rénover leur logement pour le rendre plus économe en énergie. Destinée aux propriétaires occupants, bailleurs et copropriétés, cette aide de l’État vise à remplacer les anciennes aides, notamment le CITE (crédit d’impôt pour la transition énergétique).
Isolation, changement de chaudière, ventilation, installation de pompes à chaleur : les travaux éligibles sont nombreux et l’aide est attribuée selon les revenus des ménages. Depuis sa création, MaPrimeRénov’ a soutenu près de 2 millions de rénovations, générant un fort dynamisme pour le secteur du bâtiment.
Une aide trop coûteuse pour l’État
Mais ces dernières semaines, l’exécutif a sonné l’alerte. Le dispositif coûte trop cher, sans compter l’essor des dossiers à traiter et des fraudes. L’annonce d’un arrêt partiel ou total a provoqué un vent de panique chez les ménages envisageant des travaux, mais aussi parmi les artisans du bâtiment. Pour les professionnels, la disparition de MaPrimeRénov’ signerait un brutal coup d’arrêt à des carnets de commande déjà fragiles. Cela entraînerait une baisse d’activité, des licenciements et un ralentissement brutal des efforts de rénovation énergétique dans le pays.
La FFB obtient un sursis
Face à cette décision, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) n’est pas restée les bras croisés. Une pétition lancée début juin a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de signatures en quelques jours, réunissant artisans, entreprises et citoyens inquiets de voir s’effondrer une politique jugée indispensable. La mobilisation a heureusement porté ses fruits. Le gouvernement a reculé et annoncé le maintien temporaire de MaPrimeRénov’, mais sous certaines conditions. Les rénovations simples seront priorisées et les critères d’éligibilité seront durcis.
Et maintenant ?
Le sursis obtenu pour la saison estivale n’efface pas les inquiétudes. Si la FFB se félicite d’avoir sauvé l’essentiel pour le moment, le climat d’incertitude demeure. Artisans, entreprises et particuliers attendent désormais des clarifications sur les nouvelles modalités d’attribution, qui seront détaillées dans les prochaines semaines.